
Les flots du temps les a emportées au loin. Ô mes amours ! Où êtes-vous toutes passées ? Le temps d’une vie je vous ai attendues, mais vous êtes parties sans jamais vous retourner. Ô mes amours ! Comment vous portez-vous ? Êtes-vous heureuses ? Un paradis vous était promis, mais je n’ai pas su en prendre soin. Tout s’effrite sous l’effet du temps, tout s’estompe à chaque minute qui passe, tout se voile à chaque seconde… mais votre sourire reste de façon indélébile ancré dans mon hippocampe. Ô que ne donnerai-je pas pour pouvoir le voir une ultime fois.
Sans cesse je pense à tout ce qu’on n’a pas fait. Je pense à toutes ces joies que le temps a fauchées, je pense à toutes ces découvertes que nous aurions pu partager, je pense à toutes nos folies qui ont été mises en cages… Nous aurions pu être heureux ensembles, mais mon bonheur a pris une sortie différente, notre destination était pourtant identique au départ.
Ô mes amours ! Mon cœur pulsait pour vous tel un magnétar et vous l’avez laissé inerte. Ô mes amours ! à quel point vous aimais-je, le saviez-vous ? Sentiez-vous seulement tout cela ? Rien ne se perd, tout se transforme, mon amour n’a pas disparu, il a simplement changé de cible. Maintenant, mon havre de paix se résume à me balancer dans un rocking chair en lisant du Fyodor Mikhailovich Dostoevsky sur les airs de la Marche Funèbre de Chopin.
Nous allons, finalement, tous au même endroit. Il est dommage qu’on n’ait pas partagé plus de chemin ensembles. Mais rien de tout cela n’a de l’importance désormais. La vie continue et tempus edax rerum.