
Les nuages sont bleus
Le ciel est blanc
Moi, ce qui m’émeut ?
Le bon vieux temps
Où les couleurs
Me surprenaient
Un gosse râleur
Fus-je né
…
Contenu en Français
Les nuages sont bleus
Le ciel est blanc
Moi, ce qui m’émeut ?
Le bon vieux temps
Où les couleurs
Me surprenaient
Un gosse râleur
Fus-je né
…
A quelques heures du début de la Coupe du Monde la plus controversée de l’histoire, on nous intime de la boycotter.
Quand on y pense, c’est un peu fort de café. Le Qatar est l’un de ces pays qui représente le mal incarné du point de vue de l’Occident. J’entends par là : droits de l’Homme bafoués, un désastre environnemental et écologique, une culture footbalisitque inexistante.
Mais qu’avons-nous fait ? Nous avons cédé au Dieu argent, nous avons fermé les yeux sur les scandales à venir (qui étaient connus, dès les années 2009-2010, moment où l’attribution de cette Coupe du Monde s’est décidée). Les préoccupations n’étaient pas exactement les mêmes à cette époque (l’urgence climatique était encore un sujet secondaire), mais il est indéniable que le projet soutenu par le Qatar était totalement lunaire. On a consciemment attribué cette compétition à un pays dénué d’infrastructures, où il fait entre 18 et 35 degrés tout au long de l’année et, à quelques semaines du début, on vient faire les moralisateurs et on nous demande de la boycotter.
Alors, je vais vous dire, nous ne sommes responsables en rien de cette décision. En revanche, nous sommes responsables des dirigeants que nous avons, des personnes que nous plaçons à la tête des grandes institutions. Nous sommes responsables de notre cupidité et de ne pas savoir dire non à l’argent. En cela, les Qataris ont bien raison : tout a un prix.
Il n’est pas trop tard pour nous soulever, pour envoyer vaciller les dollars et pour nous réveiller : le soft-power est un moyen de manipulation des masses. Il n’y a rien de mal en cela, il faut simplement en avoir conscience.
PS : La précédente Coupe du Monde de football fut attribuée à la Russie. La Russie avait déjà annexée la Crimée quelques années avant le début de la compétition.
PS 2 : C’est ce genre d’individus qui doit être boycotté !
Ce roman aborde un sujet qui peut être tabou pour certaines personnes.
Werber réussit néanmoins le tour de force de, justement, rendre le sujet plus accessible.
L’histoire est bien pensée et il y a pas mal de références (à diverses religions, diverses personnalités, divers événements…).
La fin est jouissive…
Mais, je vais tenter d’expliquer ma faible note.
La mort est un vaste sujet, mais au bout de quelques chapitres, on a déjà fait le tour au niveau de l’histoire principale. Cela tourne, en effet, beaucoup en rond et les seuls faits nouveaux au fil des chapitres sont que les Thanatonautes découvrent toujours un autre « Moch »… pour arriver à la fin a quelque chose de connu dans la culture populaire.
Pour résumer, je trouve l’histoire vraiment originale, mais c’est beaucoup trop long, cela en devient même pénible.
Commençons d’abord par les points positifs.
Les images sont d’une beauté à couper le souffle.
La bande son est très jouissive.
Et, enfin, il y a sir Anthony Hopkins qui joue dedans, tout de même (oui, je sais, je ne suis pas objectif quand il s’agit de lui).
Seulement voilà.
Certains acteurs ne sont clairement pas à la hauteur… Le parfait exemple est lorsque Lee Sizemore est au bord de la piscine et qu’il est « alcoolisé ». Pour le coup, SIMON QUARTERMAN joue extrêmement mal l’homme alcoolisé.
De surcroît, les expressions des personnages paraissent trop souvent surjouées.
Et, pour terminer, il y a beaucoup trop d’incohérences : Par exemple, comment se fait-il que les non-humains arrivent-ils à utiliser aisément les pseudo-tablettes dernier cri ? Ou encore les armes modernes ?
Ou alors, dans le dernier épisode, lorsque l’alerte est donnée, Maeve et Lutz s’enfuient tranquillement dans l’espèce d’ascenseur. Le voyage paraît interminable d’une part. D’autre part, arrivés à destination, plus aucune alerte. De surcroît, personne ne semble reconnaître Maeve, quand bien même sa tête est affichée en grand sur l’écran à l’entrée du bâtiment « Westworld ».
Voilà, en résumé, je suis quelque peu déçu par cette série, j’en attendais davantage au vu du buzz qu’elle a suscité.
La saison 2 est toujours aussi belle visuellement parlant, si ce n’est plus.
En revanche, comme pour la première saison l’histoire est beaucoup trop tirée par les cheveux et les incohérences se comptent par dizaines à chacun des épisodes. En fait, on a vraiment l’impression qu’on veut à tout prix surprendre le spectateur, peu importe que cela soit logique et cohérent ou non.
Par ailleurs, que vient faire l’époque d’Edo dans la série ?
Et puis l’autre qui parvient à contrôler ses pairs par la pensée (mais oui, mais oui…) et la Dolores qui se prend plus de balles que 50 Cent et qui reste toujours debout.
On voit clairement qu’il s’agit d’une série avec beaucoup de moyens (les images sublimes, les acteurs plutôt bons (sans parler du maître du genre : Sir Anthony Hopkins), des effets spéciaux plutôt réussis… et j’en passe), avec une histoire très originale (à supposer qu’on n’ait pas vu le film de 1973, « Mondwest » ) mais terriblement mal exploitée.
C’est simple, on voit clairement que les réalisateurs se sont mis en tête d’en mettre plein la vue aux téléspectateurs, de le surprendre… tant pis si l’histoire devient totalement improbable. Bref, on a tous les ingrédients pour faire un bon cocktail, mais avec un barman en carton, l’élixir devient à peine buvable.
PS : Je me suis arrêté à la saison 2... je n'ai pas eu la force d'entammer la saison 3.
aujourd’hui, j’ai
lutté
contre la
volonté de pleurer.
j’avais
bien trop peur
de passer
pour une fiotte.
j’étais en visite à
Auschwitz.
et bien,
je peux vous dire que
c’est vraiment
quelque chose.
je veux dire ce
n’est guère un secret
pour personne que les allemands
sont des
dégénérés.
mais là, voir
l’endroit où a eu lieu
tous ces massacres,
cela fait
un vrai drôle d’effet.
le docteur Mengele…
putain, mais il
a dû subir de
sales saloperies
dans son enfance
pour être aussi déréglé.
attendez, le type
expérimentait tout
de même
toute sorte d’expériences
sur des êtres humains.
encore un connard qui
a dû échouer
le concours de médecine ou
ses études primaires.
des dégénérés de la sorte,
plus jamais,
tu m’entends.
plus jamais.
L’aéroport avale ses milliers de voyageurs,
Pour assouvir son énorme appétit vorace,
Sa bouche dévore des mets de toute race,
Ce délicieux festin le remplit de bonheur.
Ils vont à Sydney, ils vont à Moscou, ils vont à Paris,
En s’élevant à des milliers de mètres du sol,
Peuvent même traverser les deux pôles,
La destination ne dépend que de leurs envies.
Installé sur son siège, on s’endort à Tokyo,
Durant quelques heures de sommeil profond
Et de rêves remplis de chevaliers et dragons,
On ouvre les yeux dans un aéroport à Rio.
On peut aussi voyager sans bouger de place
En tirant les ficelles de son imagination
Pour concocter une délicieuse potion
À consommer les jours où la vie est une garce.
Mais rien ne remplace la perception par la rétine
D’un coucher de soleil au bord du vide
Ou au bord d’une eau claire et limpide
Même une imagination débordante et fine.
Alors sortez, voyagez et découvrez,
Avant qu’il ne soit beaucoup trop tard
Pour respirer l’air frais montagnard,
Restez immobile et vous mourrez.
Rose avait dans les vingt-quatre ans et pour elle, cela signifiait vingt-quatre années de tourments et de souffrances. L’un de ses oncles prenait le soin de tendrement abuser de son innocence de jeune fille, puis d’adolescente (quoiqu’elle ne fut pas aussi innocente à cette période de sa vie). Elle le détestait. Elle s’était promis qu’un jour, elle aurait le courage de lui ôter la vie et ses testicules avec.
Ses parents faisaient mine de ne rien remarquer, ce qui avait d’autant plus le don de l’agacer au plus haut point. Elle détestait ses parents pour cette raison. Car en dehors de cela, ils étaient plutôt gentils avec elle, sans toutefois être les parents de rêve, elle estimait qu’elle n’avait pas à se plaindre.
Côté scolarité, cela tenait davantage du miracle qu’elle ne fut pas déjà renvoyée de ses différents établissements ou qu’elle ne fut pas placée dans un centre de détention juvénile. Elle avait un don particulier pour s’entourer des mauvaises personnes. Aussi, ces dernières avaient une certaine influence nocive sur elle. Rose était devenue une mauvaise personne à partir du collège. Mais elle avait l’impression d’avoir des amis et des copines… Elle ne s’était nullement interrogée sur ces personnes. Elle ne s’est jamais posée la question suivante : « Qui serait prêt ou prête à prendre une balle pour moi ? »
Elle aurait bien vite compris que son amitié n’était qu’illusion et artifice.
En terminale, elle avait appris une bonne nouvelle : son oncle pédophile était décédé dans un accident de voiture. Ce dernier avait pris le volant après une soirée arrosée et avait fauché une femme enceinte avant d’aller s’encastrer dans un mur de banque. Elle ne put cacher sa joie à l’annonce de cette nouvelle, ce qui lui valut un sacré sermon de la part de son père. Cette nouvelle fit l’effet d’une bombe pour elle, elle était décidément libérée d’un poids.
Puis, elle se dit que son oncle avait été une ordure jusqu’au bout, même mourir, il n’avait pas pu le faire seul, il fallait qu’il entraîne la vie d’une innocente avec lui.
Elle avait difficilement obtenu son bac puis, après quatre mois d’études supérieures, elle décida d’abandonner cela et de commencer à travailler. Elle avait décroché un job en tant que femme de chambre dans un hôtel près du domicile de ses parents. Tout commençait à rentrer dans l’ordre.
Elle avait mis un peu d’argent de côté, pour plus tard ou pour les imprévus.
Rose avait commencé à fréquenter l’un de ses collègues, qui était à la réception de l’hôtel. Ils se virent pendant quelque temps avant de se décider à baiser. Leur première fois ne fut pas terrible, mais les fois suivantes étaient de plus en plus proches de l’extase ultime.
Après quelque temps, ils commencèrent à discuter sérieusement de s’installer ensemble, voire de fonder une famille.
Un jour, alors qu’elle était en plein travail, elle entendit son téléphone portable retentir. Mais elle n’y prêta pas attention, car elle avait presque terminé son service. Tout de suite après, son téléphone sonna de nouveau. Avec une ribambelle de jurons, elle le sortit de sa poche et regarda l’écran : « Numéro masqué », elle le remit dans sa poche.
Alors qu’elle mettait les draps sur le lit de sa dernière chambre, sa manager vint en courant la voir, le téléphone à la main.
« Rose, Rose ?!
Oui, madame Rubben ?
Rose, oh, mon Dieu, je suis désolée… mais il faut vraiment que tu prennes cet appel, dit madame Rubben en fondant en larmes.
Mais qui c’est ? »
Madame Rubben sanglotait et ne parvint pas à lui répondre. Rose comprit tout de suite que quelque chose n’allait pas.
Elle prit le combiné, l’approcha de son oreille et se racla la gorge :
« Oui, allô ?
Vous êtes Rose Nastor ?
Oui, oui, c’est bien moi. Qui est à l’appareil ?
Ecoutez madame, je suis navré d’avoir à vous annoncer cela, mais vos parents sont décédés dans un accident d’ascenseur. »
Le sapeur-pompier au bout du fil n’eut même pas le temps d’en dire plus que Rose avait envoyé valdinguer le combiné contre le mur et fondit en larmes. Madame Rubben tenta en vain de la consoler, mais Rose était devenue hystérique. Elle pleurait à chaudes larmes, puis ôta sa tenue de travail et sortit de la chambre en sous-vêtements.
Dans la rue, tous les passants se retournaient et faisaient le signe de croix.
Elle rentra directement chez ses parents, mais elle n’avait pas son sac à main où se trouvaient ses clés. Elle prit une brique pour briser l’une des vitres de la cuisine et entra ainsi. Elle se taillada la cuisse au passage. Elle saignait abondamment. Dans le salon, elle ouvrit l’un des placards et sortit une bouteille de whisky et but une longue rasade au goulot avant de s’en verser sur sa plaie ouverte.
Elle mit un pansement dessus dans la salle de bain. Le sang semblait s’être arrêté de couler. Elle s’habilla en vitesse et appela le 18.
La conversation avec l’opératrice était un peu compliquée, car entre les sanglots de Rose et le flegme de l’opératrice, elle mit bien une demi-heure avant d’obtenir ce dont elle avait besoin.
Elle se rendit aussitôt à la morgue. Elle fut prise en charge et on lui demanda d’identifier les corps. Elle pleurait toutes les larmes de son corps, mais l’un des personnels de la morgue lui tendit la carte d’un psychologue. Elle trouva cela humiliant au plus haut point, mais n’avait pas la force de lui conseiller de se la mettre là où elle pensait.
Elle s’occupa ensuite de toutes les démarches administratives qui suivent un décès. Elle était étonnée par la capacité qu’avait son corps à régénérer ses larmes.
Une fois tout cela fait, elle avait la date de l’enterrement, ç’allait être dans cinq jours.
Elle rentra à l’hôtel où elle travaillait pour récupérer ses affaires et rentra à la maison de ses parents. Au moment où elle inséra la clé dans la serrure, elle fondit en larmes et elle s’écroula au sol. Elle resta ainsi durant près de deux heures à pleurer. Certains voisins et passants restaient plantés devant elle et la regardaient avec un air de pitié, mélangé à du dégoût.
Lorsque le froid lui devint insupportable, elle se releva et rentra dans la maison. Là, de nouveau, elle se mit à pleurer durant de longues minutes. Puis, comme elle avait besoin d’un peu de réconfort, elle appela son copain.
Celui-ci répondit au bout de la première tonalité.
« Rose ? Je suis désolé, vraiment désolé. Je me suis dit que c’était peut-être malvenu de t’appeler aussi rapidement. Rubben m’a annoncé ça tout à l’heure…
J’ai besoin de te voir. Tu peux venir là ? Tout de suite ? dit-elle en sanglotant.
Écoute Rose. Je dois te dire quelque chose. Ce n’est pas le moment, mais je ne peux plus garder cela pour moi.
Viens et tu me le diras en face. J’ai besoin de toi, s’il te plaît, Sacha…
Non, écoute-moi Rose. Je ne vais pas venir.
Mais pourquoi ? cria-t-elle en fondant en larmes.
Rose ? Je suis séropositif. Et comme on ne s’est pas toujours protégé… tu devrais faire des tests. »
Là, il raccrocha. Rose tenta de le rappeler, mais il ne répondit pas. Elle n’était pas sûre d’avoir bien entendu. En réalité, elle avait parfaitement entendu, mais elle pria pour que cela ne soit que le fruit de son imagination.
Au bout d’une dizaine de tentatives, elle abandonna. Le monde semblait se dérober sous ses pieds. Elle s’allongea à même le sol dans le salon et contempla les craquelures du plafond tout en pleurant. Elle finit par s’endormir aux aurores et lorsqu’elle se réveilla, elle appela aussitôt Sacha. Pas de réponse de sa part. Elle appela madame Rubben et lui demanda si ses parents étaient morts. Cette dernière fondit en larmes et lui affirma que oui. Ce n’était donc pas un cauchemar.
Elle avait essayé d’aller voir Sacha, mais celui-ci était parti précipitamment selon sa propriétaire. Elle se mit à le détester à vouloir le tuer. À l’hôtel non plus, il n’avait guère plus donné de signes de vie.
Elle finit par se résoudre à l’idée qu’il valait mieux qu’un tel enfoiré sorte de sa vie.
La veille de l’enterrement, elle reçut une lettre de Sacha remplie d’excuses et de mea culpa. Il lui disait qu’il était désolé de ne pas avoir eu la force de faire face à tout cela. Qu’il l’aimait au plus haut point, mais qu’il ne la méritait pas.
Avant même de terminer de la lire, elle la déchira et la jeta à même le sol.
Le jour de l’enterrement, elle se réveilla aux alentours de 4h du matin. Elle n’avait fermé l’œil que durant quelques minutes. Elle avait l’impression d’être dans une dimension parallèle. Elle n’arrêtait pas de penser que tout cela n’était qu’un terrible cauchemar. Un cauchemar perpétuel duquel elle ne parvenait pas à se réveiller.
Elle resta assise sur son lit durant de longues heures avant de décider d’aller prendre une douche et de s’apprêter. Elle enfila un tailleur noir et un manteau tout aussi noir. Elle se regarda dans le miroir et fondit en larmes. Elle était sur le point d’enterrer ses parents, les fondations de sa vie, ses repères… comment allait-elle pouvoir vivre sans eux ?
Elle se repoudra, car les larmes l’avaient amochée et elle sortit. Elle devait prendre le métro, car le cimetière n’était pas tout près.
Après cinq minutes de marches, une pluie glaciale vint la martyriser. Elle accélérera le pas.
Une fois dans le métro, le tableau d’affichage indiquait que la prochaine rame allait arriver dans sept minutes. Elle regarda autour d’elle et ne vit que de la tristesse sur le visage des gens, du dégoût, un dégoût de cette vie morose et monotone.
Elle se mit à pleurer, car elle se rappela que dans quelques instants, elle allait enterrer ses héros.
Lorsque la rame arriva en station, elle se leva précipitamment et courut vers le bord du quai. Lorsque la rame fut à son niveau, le conducteur pila, mais l’allure du métro était encore trop importante pour s’arrêter à temps. Elle s’élança dans le vide et l’avant de la rame vint lui briser ses cotes et son crâne fut envoyé vers les rails avec une violence inégalée.
Son corps sur les rails, le métro lui passa dessus et déchiqueta sa chair blanche, des lambeaux imbibés de sang voltigeaient dans l’air tels une œuvre d’art abstraite.
Sur le quai, les autres usagers furent abasourdis. Des cris d’effroi et de terreur se firent entendre de-ci, de-là. Certains cachaient leur visage, quand d’autres, plus curieux tentaient d’apercevoir le cadavre de Rose.
Elle était méconnaissable lorsque les pompiers virent ramasser ce qu’il restait de son corps frigide. Ils en avaient vu d’autres, mais l’état dans lequel elle était fit avoir des haut-le-cœur à plus d’un des pompiers.
Ainsi, Rose n’avait pas eu à subir l’enterrement de ses parents. Elle n’avait pas eu à subir le stress inouï quant aux résultats de sa prise de sang relative au VIH.
Elle était en paix désormais. Plus rien n’avait d’importance. Elle allait rejoindre ses deux parents dans ce paisible havre de paix…
Carlos était devenu,
très jeune, joueur de football
professionnel.
il jouait au poste de milieu
offensif et portait
le numéro 49 en hommage
à son père qui décéda
à cet âge.
il était argentin et à ses 17 ans,
il fut appelé en équipe nationale d’Argentine.
lors de son premier match, bien
que ce fut un match amical,
il avait délivré une passe
décisive et avait marqué deux
buts, l’un de la tête
et l’autre d’une sublime frappe enroulée
qui a fini sa course
en pleine lucarne.
le public l’avait ovationné
comme il se doit. dans les vestiaires,
ses coéquipiers n’étaient
pas avares en compliments.
après qu’ils eurent fêté leur victoire,
le chauffeur de Carlos le conduisit
chez lui. ce dernier n’avait
pas eu la motivation
pour passer son permis.
au détour d’un
virage qu’il prit un peu
trop rapidement,
la Mercedes blanche
vint s’encastrer dans un arbre.
le chauffeur mourut sur le coup,
Carlos avait de graves séquelles,
sa colonne vertébrale était
touchée…
il ne marcha plus jamais. quel
gâchis.
Le temps panse le moindre de nos maux,
On pense au temps qui passe à chaque instant
En se disant qu’il faut réinventer le présent
Avant que la mort nous guète avec sa faux.
Agissez donc pendant qu’il est encore temps
Car en un clignement d’yeux on devient vieux
Et il sera trop tard pour continuer la quête du mieux.
Marquez la vie, le monde, voyez les choses en grand.
Dmitri avait dans les quatre ou peut-être cinq ans quand cela s’était passé. Il vivait dans un village plutôt isolé au fin fond de la Roumanie. À l’époque, il n’avait pas vraiment conscience de ce qu’était la vie. Il vivait juste, il était constamment heureux. La vie ne devient réellement difficile que lorsque les premières pulsions sexuelles arrivent. Vous devez probablement savoir de quoi je parle.
Il vivait avec ses parents au premier étage de la maison familiale. Au rez-de-chaussée se trouvait l’atelier de menuiserie de son père. C’était là l’affaire familiale. Ainsi, il était le fils du menuisier du village. C’était plutôt cool comme statut.
La maison mitoyenne était celle de ses grands-parents paternels. Ses grands-parents maternels vivaient à une vingtaine de minutes à pied de là.
Sa mère fut l’une des premières femmes du village à avoir son permis de conduire et une voiture. C’était tout de même quelque chose à l’époque. Le style de vie était plus proche du Moyen-Âge que de l’époque contemporaine.
Un jour, ils allèrent rendre visite à ses grands-parents maternels. Ils y passèrent l’après-midi et une bonne partie de la soirée. Dmitri tombait de fatigue. Mais il résistait pour faire comme les grands. Et, accessoirement, il était plus qu’excité par la journée qui l’attendait le lendemain. En effet, il devait accompagner sa mère en ville en voiture. C’était réellement un truc qui le faisait triper.
Les heures passaient, mais les grands ne semblaient pas décidés à mettre fin à leurs conversations auxquelles il n’y comprenait pas grand-chose. Il récita cinq « Notre Père » dans sa tête pour qu’ils se décident enfin à rentrer. Ses prières furent vaines, car cela continuait et continuait…
« Maman ?
Oui mon petit chéri ?
Quand est-ce qu’on rentre ?
Bientôt mon chéri, bientôt. Mais va t’allonger sur le lit, je te réveillerai quand on partira.
OK. »
Il alla donc s’allonger quelques instants dans le lit. Il se dit qu’il ne dormirait que quelques minutes afin d’estomper un peu sa fatigue qui devenait de plus en plus pressante. Il ôta simplement ses chaussures et s’allongea, tout habillé qu’il était, dans le lit. Morphée ne tarda pas à l’envelopper dans ses bras. En à peine deux minutes, il trouva le sommeil du juste et dormait la bouche ouverte, la bave lui coulant sur la joue.
Il ouvrit les yeux au bout de quelques minutes selon ses estimations. En réalité, il faisait déjà nuit noire et, se relevant, il observa qu’à côté de lui il y avait son cousin qui avait dormi également là et son frère. Dans l’autre lit, son grand-père ronflait à faire trembler un sourd.
Il jeta un coup d’œil sur l’horloge accrochée au mur, il ne savait pas encore lire l’heure, mais une chose était sûre, plusieurs heures s’étaient écoulée entre le moment où il s’était mis au lit et son réveil. Voilà là un parfait exemple de la relativité des choses : assoupissez-vous une poignée de minutes et vous vous réveillerez bien des heures plus tard. A contrario, dormez douze heures d’affilée et vous vous réveillerez davantage fatigué qu’après une sieste d’une demi-heure. Satané Morphée.
Il se leva, alla dans l’autre chambre vérifier si sa mère dormait là, mais elle n’y était pas. Il sortit dehors vérifier si la voiture de sa mère se trouvait dans le garage, elle n’y était pas. Il se sentit trahi. « Bon Dieu, comment a-t-elle pu me faire cela ? »
Cela signifiait qu’il n’aurait pas le droit à sa balade en ville le lendemain. Les larmes lui montèrent aux yeux.
Il alla aux toilettes qui se trouvaient à côté de la grange, pissa et en sortit. Il était pieds nus, mais il n’en avait pas grand-chose à faire. La boue lui chatouilla les orteils, c’était plutôt agréable.
Il passa le portail et se dirigea vers la maison de ses parents. Il était dans les quatre heures du matin, il faisait plutôt frais, il était pieds nus. C’était l’été, mais la température nocturne n’était pas des plus agréables. Mais cela n’entacha en rien sa détermination. Il comptait à tout prix aller en ville avec sa mère le lendemain.
Sur le trajet, une meute de chiens errants aboya en sa direction et se montra menaçante, mais son courage était décuplé, car il ne pensa qu’au lendemain. Il continua d’avancer tout droit alors même que les chiens aboyaient sur lui et qu’ils se trouvaient à quelques centimètres de lui.
Les chiens lui faisaient habituellement peur. Il avait entendu des tas d’histoires de chiens mangeurs d’hommes. Mais en réalité, il n’était pas certain qu’on ne lui ait pas raconté des cracks. Les adultes font souvent ça. Ils racontent n’importe quoi aux enfants pour les impressionner. Il n’y a rien de plus facilement impressionnable qu’un môme.
Cette épreuve passée, il rentra tranquillement chez lui. La pleine lune éclairait suffisamment pour qu’il y vît quelque chose, car n’allez pas croire que son village était équipé de quelque réverbère que ce fut.
Il accéléra le pas, car le froid commençait à lui faire trembler tout son corps. Il ne voulait pas céder à la tentation de commencer à courir, car, en réalité, il avait un peu peur, mais s’il commençait à courir, pour sûr que la panique allait le gagner. Il s’efforça donc de marcher tranquillement en regardant droit devant lui, il ne fallait surtout pas qu’il se retourne. Il était indubitablement seul, mais il avait une forte impression d’être suivi.
« Tout ça, c’est dans ta tête », répéta-t-il à haute voix plusieurs fois.
Pourtant, arrivé au niveau de la rue où se trouvait sa maison, il commença à prendre ses jambes à son cou. Les derniers mètres semblaient si longs, il était essoufflé et avait terriblement froid.
Arrivé devant son portail, il aperçut quelque chose dans la vigne qui se trouvait dans son jardin. Il ne parvenait pas à distinguer de quoi il s’agissait précisément, car il faisait plutôt sombre et son état mêlant peur et euphorie troublait un peu sa vue.
Puis, soudain, il entendit : « Psst… Hé !
Qui va là ? dit-il.
Psst. »
Il s’approcha un peu de la vigne et là, il faillit tomber à la renverse. Un visage d’homme avec des poils recouvrant tout son visage sur un corps d’araignée regardait en sa direction. Ses yeux brillaient tels ceux d’un chat et il ondulait ses pattes semblant vouloir s’accrocher aux branches. « Psst », fit la bête de nouveau.
Il était complètement tétanisé, il voulait hurler, crier à l’aide, mais aucun son ne parvenait à sortir de sa bouche. Il voulait détaler à toute vitesse, mais il ne parvenait pas à faire le moindre mouvement. Il était paralysé par la peur.
La bête commençait à s’approcher doucement vers lui. Elle lui dit « N’aie pas peur, mon enfant. » C’était très étrange, elle avait la même voix que son frère. Il ne parvenait toujours pas à bouger, ni à émettre le moindre son avec sa bouche. La bête n’était plus qu’à quelques centimètres de lui, quand soudain, il avait récupéré l’usage de ses mouvements et, ni une, ni deux, il s’élança vers les escaliers menant à l’étage de sa maison. Il grimpa les marches deux par deux et, arrivé devant la porte, il tambourina comme un dégénéré.
« Ouvrez-moi, pour l’amour du Christ ! Ouvrez-moi ! »
Sa mère vint lui ouvrir, encore à moitié endormie. « Mais qu’est-ce que tu fais là mon chéri ? »
Il ne répondit rien, il tremblait de peur et de froid. Sa mère l’enveloppa de ses bras et alla le mettre dans son lit.
Il trembla ainsi durant de bonnes minutes avant de trouver de nouveau le sommeil.
Le lendemain, finalement, sa mère avait eu un empêchement et ils n’étaient pas partis en ville. Plus rien n’avait d’importance désormais, il était sûr d’avoir croisé le Diable sur sa route.