
Les nuages sont bleus
Le ciel est blanc
Moi, ce qui m’émeut ?
Le bon vieux temps
Où les couleurs
Me surprenaient
Un gosse râleur
Fus-je né
…
Les nuages sont bleus
Le ciel est blanc
Moi, ce qui m’émeut ?
Le bon vieux temps
Où les couleurs
Me surprenaient
Un gosse râleur
Fus-je né
…
aujourd’hui, j’ai
lutté
contre la
volonté de pleurer.
j’avais
bien trop peur
de passer
pour une fiotte.
j’étais en visite à
Auschwitz.
et bien,
je peux vous dire que
c’est vraiment
quelque chose.
je veux dire ce
n’est guère un secret
pour personne que les allemands
sont des
dégénérés.
mais là, voir
l’endroit où a eu lieu
tous ces massacres,
cela fait
un vrai drôle d’effet.
le docteur Mengele…
putain, mais il
a dû subir de
sales saloperies
dans son enfance
pour être aussi déréglé.
attendez, le type
expérimentait tout
de même
toute sorte d’expériences
sur des êtres humains.
encore un connard qui
a dû échouer
le concours de médecine ou
ses études primaires.
des dégénérés de la sorte,
plus jamais,
tu m’entends.
plus jamais.
L’aéroport avale ses milliers de voyageurs,
Pour assouvir son énorme appétit vorace,
Sa bouche dévore des mets de toute race,
Ce délicieux festin le remplit de bonheur.
Ils vont à Sydney, ils vont à Moscou, ils vont à Paris,
En s’élevant à des milliers de mètres du sol,
Peuvent même traverser les deux pôles,
La destination ne dépend que de leurs envies.
Installé sur son siège, on s’endort à Tokyo,
Durant quelques heures de sommeil profond
Et de rêves remplis de chevaliers et dragons,
On ouvre les yeux dans un aéroport à Rio.
On peut aussi voyager sans bouger de place
En tirant les ficelles de son imagination
Pour concocter une délicieuse potion
À consommer les jours où la vie est une garce.
Mais rien ne remplace la perception par la rétine
D’un coucher de soleil au bord du vide
Ou au bord d’une eau claire et limpide
Même une imagination débordante et fine.
Alors sortez, voyagez et découvrez,
Avant qu’il ne soit beaucoup trop tard
Pour respirer l’air frais montagnard,
Restez immobile et vous mourrez.
Carlos était devenu,
très jeune, joueur de football
professionnel.
il jouait au poste de milieu
offensif et portait
le numéro 49 en hommage
à son père qui décéda
à cet âge.
il était argentin et à ses 17 ans,
il fut appelé en équipe nationale d’Argentine.
lors de son premier match, bien
que ce fut un match amical,
il avait délivré une passe
décisive et avait marqué deux
buts, l’un de la tête
et l’autre d’une sublime frappe enroulée
qui a fini sa course
en pleine lucarne.
le public l’avait ovationné
comme il se doit. dans les vestiaires,
ses coéquipiers n’étaient
pas avares en compliments.
après qu’ils eurent fêté leur victoire,
le chauffeur de Carlos le conduisit
chez lui. ce dernier n’avait
pas eu la motivation
pour passer son permis.
au détour d’un
virage qu’il prit un peu
trop rapidement,
la Mercedes blanche
vint s’encastrer dans un arbre.
le chauffeur mourut sur le coup,
Carlos avait de graves séquelles,
sa colonne vertébrale était
touchée…
il ne marcha plus jamais. quel
gâchis.
Le temps panse le moindre de nos maux,
On pense au temps qui passe à chaque instant
En se disant qu’il faut réinventer le présent
Avant que la mort nous guète avec sa faux.
Agissez donc pendant qu’il est encore temps
Car en un clignement d’yeux on devient vieux
Et il sera trop tard pour continuer la quête du mieux.
Marquez la vie, le monde, voyez les choses en grand.
mon pote Fabrice
avait amené des champignons hallucinogènes
d’un de ses voyages en Asie.
il tenait à tout prix à
ce que j’essaye cela.
« c’est un putain
de trip, mec », m’avait-il dit
pour me forcer à franchir
le pas.
il ne m’en fallait pas autant.
j’en pris donc en toute petite quantité
car j’avais quelque peu
peur des effets que cela
pourraient
avoir sur moi.
au bout d’une vingtaine de
minutes,
mon chat se mit
à me faire des doigts
d’honneur et
à me demander
« d’aller me faire
mettre ».
je fus assez lucide pour
me rendre compte qu’il devait
s’agir des symptômes de
ces foutus champignons.
je fis part à Fabrice
de mon échange avec mon chat,
il me conseilla d’aller faire
un tour dehors car, prendre
l’air
me ferait du bien.
je me levai péniblement
du canapé et, en sortant, dans la cuisine,
je remarquai que ma gazinière
suçait le manche
d’une des casseroles qui était accrochée
au dessus.
« bon, tout va bien », me persuadai-je.
je continuai mon chemin
et une fois dehors,
je m’assis sur l’herbe
dans le jardin. lorsque
je levai ma tête, la stupeur me gagna :
les quelques
arbres qui jonchaient
mon jardin
étaient en train
de faire une partie de basket.
je me mis debout
et ordonna au cerisier de me faire
une passe « et fissa, pour l’amour
du Christ »…
la suite ? je n’en ai pas la
moindre idée. mais
ma poignée de porte
m’a envoyé un sms
pour me dire
de ne pas oublier d’acheter
du terreau
pour le cocktail à
la vodka.
je vous laisse.
La route est longue
Jusqu’à ton cœur
Telle une colombe
Très en hauteur
À toute vitesse
Je vole vers toi
Sans tristesse
Rempli de joie
Pour te crier
Mon amour
Meurtrier
Pour toujours…
avec Hélène, même si
cela ne faisait que
quelques mois que
nous étions ensemble,
c’était
vraiment l’amour
fou entre nous.
d’autant plus que
nous partagions un
amour incommensurable
pour les animaux.
nous ne voulions
pas perdre de temps,
aussi décidâmes-nous d’emménager
ensemble très rapidement.
Hélène faisait
ce que font toutes les
femmes lorsqu’elles
veulent quelque chose :
elle ne cessait de
me rabâcher tout le temps
le même discours.
n’étant pas plus con
que la moyenne,
je compris bien assez vite
qu’elle voulait qu’on se prenne un animal.
ayant mené ma petite enquête,
je compris qu’elle avait
un certain penchant pour les chevaux.
mon pote Louis
connaissait quelqu’un
qui pouvait me dégoter ce que
je cherchais.
ainsi, deux semaines plus tard,
je fis la surprise à Hélène…
mais sa réaction n’était pas celle
escomptée.
« mais t’es complètement
abruti ou quoi ? on vit dans un appart’,
quand je parlais d’animal
de compagnie, je pensais
à un chien ou un chat, nom de Dieu ! »
elle avait visiblement marqué un point…
c’est dur de cerner
les désirs des femmes, n’est-ce pas ?
Chaque année, c’est la même chose, l’histoire se répète,
On craque nos doigts on et on sort les manettes.
Pourquoi ? Parce qu’il y a la sortie du tout nouveau Fifa,
On prépare cinquante euros et on file au magasin fissa.
C’est toujours la même chose : aucune nouveauté, rien de tout ça,
Et comme toujours, on se fait la promesse qu’on ne l’achètera pas,
Mais avec le froid et les week-ends pleins de pluie,
Il est le remède salvateur pour vos soirées entre amis.
On allume la console et on insère délicatement le disque dans la fente,
Lorsque retentit « EA Sport, It’s in the Game », l’excitation augmente.
Le moment est venu de choisir son équipe favorite, celle qui nous a plu,
L’adversaire fait son choix et à compter de là, l’amitié n’existe plus.
Faire sa compo est hautement stratégique, c’est un instant crucial,
Choisir le bon attaquant, le bon milieu et le bon défenseur central
Aura une importance jusqu’à l’ultime minute du temps réglementaire,
Sur console, ce sont les joueurs qui donnent la victoire et non Sepp Blatter.
Lorsque les filets tremblent, la joie est pure, elle est immense,
Alors que l’adversaire est envahi d’une tristesse que rien ne panse.
Il lui faut impérativement revenir au score le plus vite possible,
Sinon il sera la risée et des moqueries de ses potes, il sera la cible.
Un but, deux buts, trois buts à zéro et c’est le PLM,
C’est le fiasco pour l’adversaire mais c’est ce qu’on aime.
La victoire compte, mais plus importante est la distraction,
Alors ramenez-moi Soares pour que je lui détruise le fion.
il se faisait appeler
Wilson. il
détenait une concession de véhicules
aux abords de Londres.
il gagnait plutôt bien sa vie.
il n’était pas à plaindre,
mais il
lui manquait une chose essentielle
que tout homme
veut avoir : une femme.
un jour, alors qu’il
était convié à un repas
chez des amis, l’un d’eux,
John, lui promit : « Wilson,
mon pote, j’ai peut-être quelque
chose pour toi. »
il parlait de Chelsea, une veuve,
la bonne trentaine, qui s’entretenait
plutôt pas mal. c’était
une femme dotée
d’une grande classe et aux
bonnes manières.
une allure de diva
faisait qu’on
la remarquait partout
où elle passait.
le repas se passa
à merveille, les
blagues
fusaient et les échanges de regards
entre Wilson et Chelsea se
firent de plus en plus
fréquents au cours de la soirée.
ils firent ample
connaissance
au détour d’une cigarette et échangèrent
leurs numéros respectifs.
ils se revirent pendant
de longs mois et l’amour
fou commençait
à être partie
prenante de leur vie.
ils voyagèrent pas mal
et décidèrent même
de partager leur quotidien.
un soir, sur un coup de tête,
ils décidèrent de se fiancer.
les préparatifs furent
tout aussi brefs que leur
décision.
le jour de la cérémonie,
les quelques convives
furent plus qu’heureux
que Wilson se maria.
ils décidèrent d’aller dîner
dans un chic restaurant
en ville. chic, à ceci
près que les toilettes
étaient mixtes.
lorsque Wilson se
rendit aux toilettes,
suivi de Chelsea peu de temps
après,
les invités redoublèrent
d’ingéniosité pour faire
des blagues graveleuses.
lorsque celle-ci ouvrit
la porte
des toilettes, elle poussa un cri d’effroi :
Wilson était
en train de tailler une pipe
à l’un des serveurs du
restaurant.
elle commença à sangloter
et partit en courant
dehors…
le mariage était, naturellement,
annulé par la suite.
décidément, ces anglais
font tout de travers…