Trouver la Paix Intérieure pour Mieux Dormir

Endroit paisible, au mieux que la vie puisse nous présenter : le lit. J’y suis allongé, là, blême. Ma seule mission est de me laisser emporter dans un sommeil profond. Et bien devinez quoi ? J’échoue chaque soir !  

Je passe mon temps à tourner et retourner tous les soirs dans ce lit qui est si douillet. Mon cerveau est à cent à l’heure. Il pense à ce fichier Excel que j’ai peut-être oublié de correctement sauvegarder ; ou bien à cet e-mail qui est resté dans ma mailbox, muet, sans réponse. Et quand l’anxiété me prend à la gorge, alors toutes sortes de pensées emménagent dans un coin bien profond de ma tête. “Vais-je mourir sur le trajet du bureau demain ?” Mon cerveau me répond par l’affirmative dans 99,99 % des cas. Force est de constater que jusqu’à présent, il s’est trompé sur toute la ligne.

Les heures passent et le silence de la nuit, que j’aurais autrefois trouvé apaisant, devient un amplificateur de ce chaos intérieur. Chaque tic-tac de l’horloge résonne comme un compte à rebours sinistre. Le moindre bruit extérieur, le craquement du parquet ou le souffle du vent, vient s’ajouter à la cacophonie de mes pensées. Mais le pire, c’est ce bruit-là, celui que personne d’autre n’entend : le bourdonnement incessant, ce murmure intérieur qui n’a rien de naturel.

Je le surnomme le “bruit intracrânien”. C’est comme un vieux transistor mal réglé, grésillant entre deux stations. Parfois, c’est juste un sifflement ténu, presque supportable. D’autres fois, c’est un tumulte qui semble s’amplifier à mesure que je m’efforce de l’ignorer. Est-ce le stress ? La fatigue accumulée ? Ou ce besoin désespéré de contrôler ce qui m’échappe ?

Je me tourne encore, espérant que le changement de position fera taire ce vacarme. Mais non, il persiste. Alors, je compte les moutons, puis les moutons deviennent des chiffres. Je calcule le temps qu’il me reste avant que l’alarme ne sonne. Quatre heures et douze minutes… quatre heures et onze… Et à ce rythme, je me demande si je n’irai pas mieux sans jamais dormir.

Ce n’est qu’à l’aube, quand la lumière commence à percer les rideaux, que je parviens enfin à flirter avec le sommeil. Mon esprit s’épuise de lui-même, laissant une trêve momentanée. Mais cette accalmie n’est jamais une victoire, car je sais que le bruit reviendra, toujours, fidèle compagnon de mes nuits tourmentées.

ameublement, clés & cadran

Château de Bran – Une autre époque…

Luis ouvrit ses
yeux et regarda le cadran de
son horloge murale. elle
affichait 3h27 du matin.

comme d’habitude, il
ne parviendrait sûrement pas à retrouver le sommeil.
des nuits perdues,
il en avait connu, des centaines
et des centaines.

mais il décida que celle-ci
n’allait pas en être une.
il appuya sur le petit bouton
de sa lampe
de chevet
et l’ampoule dégueula
sa lumière qui vint
illuminer sa chambre.

il contempla ce qui
l’entourait et arriva
à la conclusion que son ameublement
était d’une autre époque.

il se leva et enfila un pantalon
et un pull
assez épais.
il s’alluma une cigarette.

lorsqu’il l’eut
terminée, il prit ses clés
et sortit.

une douce fraîcheur
le réveilla davantage. il
regarda le ciel et vit
de somptueuses étoiles, bien étincelantes.
il
se dit qu’il devait
bien y avoir une vie là-haut,
quelque part.

puis, il se dirigea vers le parc
qui était à deux pâtés de
maisons de son domicile.
il voulait se balader.

la marche, cette envoûtante
berceuse pour les insomniaques…

demain serait une autre nuit.
un jour, il parviendra à trouver
le sommeil du juste… un jour, peut-être.