Warrior : L’Art Martial de la Déception Idéologique

« Warrior », cette série américaine diffusée entre 2019 et 2023, tire son inspiration des écrits et concepts du légendaire Bruce Lee, imaginés à l’origine comme un projet personnel pour l’icône des arts martiaux. Transportant le spectateur dans le San Francisco bouillonnant des années 1870, une ère marquée par la ruée vers l’or, l’immigration massive et les tensions raciales explosives, la série promet un cocktail détonant d’action brutale, de drames humains et d’intrigues mafieuses. À première vue, elle a tous les ingrédients d’un blockbuster télévisuel : des chorégraphies de combats dignes des plus grands films de kung-fu, une reconstitution historique immersive des quartiers chinois de la ville, et une galerie de personnages qui, au début, semblent taillés pour captiver. Produite initialement par Cinemax puis reprise par HBO Max (et plus tard Netflix pour une diffusion plus large), « Warrior » s’appuie sur un budget solide pour offrir des visuels impressionnants, avec des décors qui recréent fidèlement l’atmosphère chaotique de Chinatown, ses ruelles sombres, ses tripots enfumés et ses bagarres de rue impitoyables.

Dès les premiers épisodes de la saison 1, on est happé par l’énergie brute de l’ensemble. Le protagoniste principal, Ah Sahm, interprété avec charisme par Andrew Koji, débarque en Amérique comme un immigrant chinois fuyant un passé trouble. Expert en arts martiaux, il ne tarde pas à se faire remarquer par ses prouesses au combat, intégrant rapidement les rangs d’un tong (un gang chinois) puissant. Les scènes d’action sont un véritable feu d’artifice : chorégraphiées avec une précision chirurgicale (on pense à des influences comme « Ip Man » ou les films de Jackie Chan), elles mêlent coups de poing fulgurants, acrobaties aériennes et une violence crue qui colle parfaitement à l’époque. Imaginez des duels où chaque impact résonne comme un coup de tonnerre, filmés avec des plans dynamiques qui capturent la sueur, le sang et l’intensité des affrontements. C’est là que « Warrior » excelle : elle ne se contente pas de montrer des bagarres gratuites, mais les intègre à une narration qui explore les dynamiques de pouvoir au sein des communautés immigrées.

Au-delà de l’action, la saison 1 pose des bases thématiques solides et nuancées. L’immigration est au cœur du récit : Ah Sahm et ses compatriotes chinois font face à une Amérique hostile, où la loi anti-immigration comme le Chinese Exclusion Act (bien que légèrement anachronique, car il date de 1882, mais l’esprit est là) plane comme une ombre menaçante. Le racisme ambiant est dépeint sans fard – insultes, discriminations, violences policières – mais avec une subtilité qui évite le manichéisme. On voit des personnages comme Mai Ling (Dianne Doan), une femme ambitieuse et manipulatrice, naviguer dans ce monde patriarcal avec intelligence, ou encore Leary (Dean Jagger), un leader ouvrier irlandais raciste mais humain dans ses motivations économiques. La survie dans cet univers impitoyable est un thème récurrent : alliances fragiles entre gangs, trahisons internes, et la quête d’identité dans un pays qui vous rejette. Tout cela est servi par un rythme haletant, des dialogues vifs et une bande-son qui pulse au rythme des combats. On devient vite addictif, binge-watching les épisodes en se disant que voilà une série qui pourrait rivaliser avec des classiques comme « Peaky Blinders » ou « Boardwalk Empire », mais avec une saveur orientale unique. Les critiques initiales, d’ailleurs, saluaient cette fraîcheur, et la série a même été renouvelée grâce à un bouche-à-oreille enthousiaste.

Pourtant, ce qui commence comme une promesse d’excellence se mue progressivement en une déception amère. Dès la fin de la saison 1, on perçoit des signes avant-coureurs, mais c’est véritablement à partir de la saison 2 que l’agenda woke s’impose avec une lourdeur qui frise l’insupportable. Ce qui était une critique sociale intégrée organiquement à l’intrigue devient un prêchi-prêcha constant, comme si les scénaristes, menés par Jonathan Tropper (connu pour « Banshee »), avaient subitement cédé à une pression idéologique venue d’Hollywood. La subtilité des thèmes initiaux – racisme, immigration, inégalités – est remplacée par une checklist progressiste forcée : diversité ethnique surreprésentée de manière anachronique (dans un San Francisco des années 1870 où les interactions interraciales étaient rares et conflictuelles), discours anti-patriarcaux martelés à chaque opportunité, et une victimisation exacerbée des minorités qui transforme les personnages en porte-étendards plutôt qu’en êtres complexes.

Prenons les personnages féminins, par exemple. Dans la saison 1, des figures comme Ah Toy (Olivia Cheng), une tenancière de bordel rusée et impitoyable, ou Mai Ling, avec ses ambitions machiavéliques, offraient une profondeur fascinante : elles étaient fortes, oui, mais avec des failles, des motivations égoïstes et une vulnérabilité qui les rendait humaines. Dès la saison 2, elles mutent en archétypes de « strong independent women » invincibles, capables de terrasser des hordes d’hommes armés sans une égratignure, au mépris de toute crédibilité historique ou physique. C’est comme si les scénaristes avaient peur d’offenser quiconque en montrant des femmes faillibles ; au lieu de cela, elles deviennent des super-héroïnes anachroniques, prêchant l’empowerment féministe dans un contexte où de tels concepts n’existaient tout simplement pas. Les dialogues s’alourdissent de sermons sur l’équité de genre, l’inclusion et la sororité, qui sonnent faux dans la bouche de personnages du XIXe siècle. On en vient à rouler des yeux à chaque fois qu’une femme prend la parole, non pas parce que le message est mauvais en soi, mais parce qu’il est imposé avec une telle maladresse qu’il brise l’immersion.

Les intrigues subissent le même sort. L’action pure, qui faisait le sel de la série, est diluée par des sous-intrigues moralisatrices. Les guerres de gangs, autrefois centrées sur la survie et le pouvoir, deviennent des allégories contemporaines sur la justice sociale : on voit des alliances improbables basées sur des idéaux d’égalité, des critiques explicites du capitalisme (présenté comme l’ennemi ultime), et une réécriture de l’histoire pour coller à des narratifs modernes. Par exemple, le racisme anti-chinois, bien réel à l’époque, est amplifié au point de rendre tous les personnages blancs des caricatures de suprémacistes, sans nuance ni exploration des contextes socio-économiques (comme la concurrence pour les emplois entre immigrants chinois et irlandais). C’est une victimisation exacerbée qui ignore les complexités historiques – les Chinois eux-mêmes n’étaient pas exempts de divisions internes ou de violences – pour servir un message binaire : opprimés vs oppresseurs. Les épisodes se transforment en leçons de morale, avec des monologues interminables qui stoppent net le rythme, sacrifiant l’intrigue au profit d’un prosélytisme qui transpire à chaque plan.

La saison 3 pousse ces travers à l’extrême, rendant la série outright indigeste. Au lieu de corriger le tir, les scénaristes doublent la mise : plus de diversité forcée (introduisant des personnages LGBTQ+ dans un contexte historique où cela serait hautement improbable sans exploration sérieuse), plus de discours sur l’intersectionnalité, et une peur palpable de « froisser » les sensibilités modernes. Les combats, autrefois épiques, deviennent secondaires, relégués à des interludes entre deux sermons. Ah Sahm, qui était un anti-héros nuancé, se mue en porte-parole woke, perdant son charisme au profit d’une rectitude morale impeccable. C’est comme si « Warrior » avait retourné sa jaquette, passant d’une série d’action historique à un véhicule propagandiste pour les idéaux progressistes d’Hollywood. On pense à d’autres séries qui ont subi le même sort, comme « The Witcher » ou « Rings of Power », où l’idéologie prime sur la cohérence narrative, aliénant une partie du public au nom d’une inclusivité maladroite.

En fin de compte, « Warrior » illustre parfaitement comment l’Amérique contemporaine utilise son soft-power – cinéma, séries, médias – pour diffuser une idéologie dominante, au détriment de l’art pur. Ce qui aurait pu être une œuvre marquante, honorant l’héritage de Bruce Lee avec authenticité, se saborde en une leçon de morale imposée. Une punition méritée : 1/10. Si vous cherchez de l’action historique sans agenda, tournez-vous plutôt vers des classiques comme « Deadwood » ou des films de kung-fu old-school. « Warrior » ? Passez votre chemin, à moins d’aimer les prêches déguisés en divertissement.

« Le Temps scellé » d’Andreï Tarkovski: une boussole pour l’âme dans l’ère du consumérisme

Dans « Le Temps scellé », Andreï Tarkovski ne se contente pas de commenter son art : il forge un manifeste pour une vie plus juste, plus vaste, plus profondément humaine. Ce livre s’impose comme une méditation brûlante sur le mal de la modernité et sur la course effrénée au consumérisme, dont il déploie la logique destructrice et l’emprise sur nos imaginaires.

Contexte et portée

Écrit par l’un des cinéastes les plus visionnaires du XXe siècle, « Le Temps scellé » articule une pensée où l’esthétique n’est jamais dissociée de l’éthique. Le cinéaste, connu pour ses films contemplatifs et sa maîtrise des durées longues, prolonge ici sa quête : dire la vérité du réel en sculptant le temps, et non en le défigurant par la frénésie. L’ouvrage n’est ni un simple journal ni un manuel : c’est une profession de foi qui replace l’art au centre de la responsabilité spirituelle.

Thèse centrale

La thèse de Tarkovski est sans concession : la crise de l’époque n’est pas d’abord technique ou économique, elle est spirituelle. Le consumérisme colonise le désir, transforme l’art en produit et l’attention en marchandise, abîmant la capacité humaine à contempler, aimer, et se souvenir. Le livre oppose à cette logique une exigence : réapprendre le poids du silence, la fécondité de l’ascèse, la patience du regard.

Le temps comme matière de vérité

La grande force du cinéaste, théorisée dans ce texte, tient à l’idée que l’art doit « sculpter le temps ». Cela signifie que l’œuvre ne doit pas tordre la réalité au rythme de l’impatience, mais lui offrir l’espace de se manifester. Le refus de la coupe facile, de l’effet spectaculaire pour l’effet, dessine une éthique de l’attention : laisser advenir le vrai, laisser respirer l’instant, accueillir la durée comme une lumière. Dans ce geste, il y a autant une poétique qu’une résistance à l’accélération générale.

Une critique de la modernité

Le diagnostic de Tarkovski sur le mal contemporain est d’une justesse tranchante : l’ère moderne confond progrès et accumulation, vitesse et compréhension, information et sens. La ville tentaculaire, les images jetables, le divertissement perpétuel fabriquent un monde saturé où la profondeur se perd. « Le Temps scellé » montre que l’issue ne se trouve ni dans la nostalgie ni dans la technophobie, mais dans un retournement intérieur : réordonner les valeurs autour de ce qui sauve, et non de ce qui brille.

Éthique et spiritualité de l’art

Tarkovski rappelle que créer engage une responsabilité. L’œuvre ne sert pas à distraire mais à élever : elle convoque la conscience, accompagne le lecteur vers une forme d’alignement entre beauté et vérité. Cette éthique se traduit par un style : dépouillement, fidélité aux phénomènes, refus du cynisme. La spiritualité, chez lui, n’est pas décor ou dogme, mais respiration : une manière d’habiter le monde avec gravité, douceur et gratitude.

Une parole qui refuse la marchandisation

L’ouvrage démonte la logique de marché qui réduit l’art à l’utile et au rentable. Le regard qui évalue tout à l’aune des clics, des graphiques ou des tendances est, selon Tarkovski, un regard appauvri. À cette logique, « Le Temps scellé » oppose la lente maturation des œuvres, le geste artisanal, la dignité de l’exigence. On y lit une invitation implicite à préserver des zones franches de gratuité, où la création n’est pas soumise à la tyrannie de l’immédiat.

Une grammaire de la contemplation

Le livre est aussi un manuel de lucidité intime : cultiver le silence, choisir la patience, honorer le détail, accepter l’énigme. Ces gestes s’opposent point par point au réflexe de surenchère qui étouffe l’écoute. La contemplation devient ici une stratégie de reconquête du réel. Elle n’est ni passivité ni luxe, mais condition de possibilité d’une vie pensante — et d’un art qui ne ment pas.

Contrepoints mesurés

Certains pourront juger l’exigence de Tarkovski sévère, voire ascétique. Mais c’est précisément cette intransigeance qui rend le propos salutaire : elle dégage un espace pour l’indispensable, loin des illusions de l’époque. D’autres y verront un idéal difficile à tenir au quotidien ; le livre n’impose pourtant aucune doctrine, il ouvre un horizon de responsabilité, à habiter selon les moyens et les fidélités de chacun.

Ce que la lecture change

Lire « Le Temps scellé », c’est apprendre à se réaccorder au monde : ralentir, discerner, nommer, admirer. C’est aussi se donner des outils critiques pour résister aux automatismes culturels : préférer la profondeur au bruit, la cohérence au clinquant, la vérité à la facilité. À la fin, quelque chose s’apaise et s’éveille à la fois : une disponibilité neuve à la beauté, et le courage d’en porter la charge.

Verdict et recommandation

Chef‑d’œuvre de pensée et de style, « Le Temps scellé » obtient 10/10 pour la clarté de son diagnostic sur la modernité, la vigueur de sa critique du consumérisme et la noblesse de son exigence artistique. À recommander absolument aux lecteurs, créateurs, enseignants, décideurs culturels et à quiconque cherche une boussole dans un monde saturé. On y gagne une vision, un rythme, et une langue pour mieux voir.

Pour prolonger la lecture

  • Relire des passages en les confrontant à une journée ordinaire : ce que l’on regarde, ce que l’on consomme, ce que l’on ignore.
  • Tenir un carnet d’« attention » pendant une semaine : noter ce qui ralentit, apaise, élargit.
  • Partager une page du livre et ouvrir la discussion : qu’est‑ce que « sculpter le temps » peut changer dans nos métiers, nos pratiques, nos cours, nos vies ?

En refermant « Le Temps scellé », demeure l’évidence simple et rare : l’art n’est pas un luxe, c’est une manière d’habiter le réel — et Tarkovski, un maître de ce séjour.

« La maison oubliée » : Un thriller paranormal captivant au cœur de la Transylvanie

Plongez dans les ténèbres de la Transylvanie avec « La maison oubliée », le nouveau roman palpitant de Dmitri Fantski. Ce thriller paranormal vous transportera dans un monde où les légendes prennent vie et où le passé ne meurt jamais vraiment.

Dans les montagnes reculées de Transylvanie se cache le village de Târșolț, où une maison abandonnée renferme des secrets que le temps n’a pas effacés. Dragomir, un jeune journaliste passionné par l’occulte, se lance dans une enquête sur cette demeure mystérieuse. Accompagné de Milena, une étudiante en droit, il va découvrir que la maison est liée à son propre passé familial d’une manière qu’il n’aurait jamais pu imaginer.

Fantski tisse habilement une intrigue fascinante, mêlant horreur gothique, mystère ancestral et folklore roumain. Son écriture immersive vous plongera dans l’atmosphère oppressante de cette maison hantée, où les ombres prennent vie et où les murmures du passé résonnent encore.

« La maison oubliée » est bien plus qu’un simple roman d’horreur. C’est une réflexion profonde sur les secrets de famille, le poids du passé, et les sacrifices nécessaires pour trouver la rédemption. Dragomir et Milena devront affronter leurs peurs les plus profondes et faire des choix qui changeront leur vie à jamais.

Si vous aimez les histoires qui vous tiennent en haleine jusqu’à la dernière page, qui vous font frissonner et réfléchir en même temps, « La maison oubliée » est le livre qu’il vous faut. Préparez-vous à une nuit blanche, car une fois que vous aurez commencé cette lecture, vous ne pourrez plus vous arrêter !

Ne manquez pas ce joyau de la littérature d’horreur contemporaine. Plongez dans les ténèbres de Târșolț, où chaque page vous rapprochera d’une vérité que vous n’êtes peut-être pas prêt à affronter…

« La maison oubliée » de Dmitri Fantski est disponible dès maintenant sur la plateforme de vente en ligne Amazon: https://amzn.eu/d/74kcTvw. Une lecture intense et inoubliable vous attend !

Prague: Une Plongée dans l’Histoire et la Beauté

Prague. Ce n’est pas juste une ville—c’est une invitation à plonger dans l’histoire, à ressentir le poids de mille récits gravés dans ses ruelles pavées et ses murs anciens. Devant l’imposant Château de Prague, on réalise que ce n’est pas simplement un monument mais un témoin silencieux, veillant sur les chemins sinueux de la ville et le cours tranquille de la rivière Vltava. Le pont s’étend sous tes pas, et chaque enjambée semble une traversée dans le temps, te reliant à ceux qui ont foulé ces pavés avant toi.

Il y a quelque chose d’indescriptible ici, un murmure qui s’insinue doucement, qui t’imprègne et te relie à une grandeur intemporelle. Le ciel s’étire au-dessus, lourd de nuages semblant détenir les secrets de la ville, jouant d’ombres et de lumières sur la rivière. C’est un lieu qui ne crie pas sa majesté, mais qui chuchote, laissant la beauté de ses flèches et toits s’ancrer lentement dans l’âme. Chaque instant ici est un mélange de passé et de présent, comme si tu ne faisais pas que visiter, mais devenais une partie de l’histoire.

Prague n’est pas seulement une destination ; c’est un ressenti, un souvenir en devenir, une ville qui persiste bien après ton départ. En absorbant la vue, les sons et l’essence de Prague, tu sais que tu te tiens dans un lieu hors du temps.

Trouver la Paix Intérieure pour Mieux Dormir

Endroit paisible, au mieux que la vie puisse nous présenter : le lit. J’y suis allongé, là, blême. Ma seule mission est de me laisser emporter dans un sommeil profond. Et bien devinez quoi ? J’échoue chaque soir !  

Je passe mon temps à tourner et retourner tous les soirs dans ce lit qui est si douillet. Mon cerveau est à cent à l’heure. Il pense à ce fichier Excel que j’ai peut-être oublié de correctement sauvegarder ; ou bien à cet e-mail qui est resté dans ma mailbox, muet, sans réponse. Et quand l’anxiété me prend à la gorge, alors toutes sortes de pensées emménagent dans un coin bien profond de ma tête. “Vais-je mourir sur le trajet du bureau demain ?” Mon cerveau me répond par l’affirmative dans 99,99 % des cas. Force est de constater que jusqu’à présent, il s’est trompé sur toute la ligne.

Les heures passent et le silence de la nuit, que j’aurais autrefois trouvé apaisant, devient un amplificateur de ce chaos intérieur. Chaque tic-tac de l’horloge résonne comme un compte à rebours sinistre. Le moindre bruit extérieur, le craquement du parquet ou le souffle du vent, vient s’ajouter à la cacophonie de mes pensées. Mais le pire, c’est ce bruit-là, celui que personne d’autre n’entend : le bourdonnement incessant, ce murmure intérieur qui n’a rien de naturel.

Je le surnomme le “bruit intracrânien”. C’est comme un vieux transistor mal réglé, grésillant entre deux stations. Parfois, c’est juste un sifflement ténu, presque supportable. D’autres fois, c’est un tumulte qui semble s’amplifier à mesure que je m’efforce de l’ignorer. Est-ce le stress ? La fatigue accumulée ? Ou ce besoin désespéré de contrôler ce qui m’échappe ?

Je me tourne encore, espérant que le changement de position fera taire ce vacarme. Mais non, il persiste. Alors, je compte les moutons, puis les moutons deviennent des chiffres. Je calcule le temps qu’il me reste avant que l’alarme ne sonne. Quatre heures et douze minutes… quatre heures et onze… Et à ce rythme, je me demande si je n’irai pas mieux sans jamais dormir.

Ce n’est qu’à l’aube, quand la lumière commence à percer les rideaux, que je parviens enfin à flirter avec le sommeil. Mon esprit s’épuise de lui-même, laissant une trêve momentanée. Mais cette accalmie n’est jamais une victoire, car je sais que le bruit reviendra, toujours, fidèle compagnon de mes nuits tourmentées.

Comment j’ai couru 1000 km en 158 jours : Mon défi réussi en 2024

D’ordinaire, lorsqu’une année rend l’âme, c’est dans la joie et la bonne humeur qu’on accueille la nouvelle qui voit la nuit. Entre 23h59 et 00h00, il y a cette magie qui se déroule devant nos yeux : on aperçoit le temps faire un bon dans le futur.

Ce spectacle s’accompagne de vœux transmis et de résolutions prises : on se souhaite une bonne année, mais qu’est-ce à dire ? On se promet d’être meilleur que l’année passée, mais moins bien que l’année prochaine.

Pour ma part, ce fut à une triste séance du théâtre de la vie cette fin d’année 2023. Mais, comme toute personne normalement constituée, je me promis également de travailler sur une version améliorée de moi-même. J’ai pris une feuille de papier, enfin non, monde moderne oblige, j’ai ouvert l’application Notes sur mon téléphone intelligent et ai listé quelques points d’amélioration. De là, il n’y eut qu’un pas pour que je les transforme en bonnes résolutions pour cette année 2024.

Celle d’entre elles qui nous intéresse ici est l’objectif kilométrique que je me suis fixé : courir 1000 kilomètres en 366 jours. Ce n’est pas énorme, en réalité, mais j’ai traversé une période plutôt compliquée et voyant cela écrit sur mon écran de téléphone, cela me paraissait inatteignable.

Le jour de l’an, je n’avais pas de temps à perdre et je m’y suis mis tout de suite. Le lendemain, idem. Le surlendemain, pareil… et ainsi de suite.

Au mois de janvier, esseulé et tourmenté comme jamais je ne l’ai été, je totalisais déjà 258 kilomètres au compteur.

La motivation vacillait, j’avais des hauts, des bas, mais je m’efforçai de tenir le cap.

Il y avait des jours plus faciles que d’autres. Mais en général, la souffrance venait frapper à ma porte. Mes mollets me faisaient mal ; mon genou gauche, puis le droit m’ont tourmenté ; sans même parler de toutes les ampoules. Ce n’est pas le courage qui m’a fait continuer, mais simplement l’objectif que je m’étais fixé. La seule option que je me suis laissé est de l’atteindre.

Nous sommes le jeudi 6 juin 2024 et j’ai atteint mon mégamètre aujourd’hui, pendant l’heure de déjeuner et bon sang comme je suis fier !

Si je l’ai fait, vous pouvez le faire, just do it.

Bernie, cet ami qu’on aimerait tous avoir

Proposition quotidienne de rédaction
Décrivez un homme qui a eu un impact positif sur votre vie.

C’était l’été 2015, je venais d’achever ma première année de master (plus précisément, le DSCG) et il me fallait, à la suite d’un désaccord avec la directrice de la boîte dans laquelle je bossais, trouver un nouvel employeur pour ma seconde année.

Aussi, m’étais-je mis à envoyer des tas de candidatures à des entreprises diverses et variées, mais le succès n’était pas tellement au rendez-vous. D’échec en échec, je me démotivais au fil des jours. L’école dans laquelle j’étais a fait passer mon profile à ses divers contacts, mais en vain.

Je tombai sur une annonce pour un poste en alternance, en comptabilité générale, précisément ce qu’il me fallait. Je rédigeai une lettre de motivation et, accompagnée de mon CV, j’envoyai ma candidature. Il ne passa que quelques heures avant que je ne sois contacté. J’en fus agréablement surpris.

La responsable des ressources humaines m’expliqua dans les grandes lignes le poste, la structure et divers autres détails. Puis, elle me proposa une date pour un entretien avec Bernie, le responsable comptable.

À la date convenue, j’enfilai mon attirail professionnel et me rendis à l’adresse indiquée, en plein cœur de Paris. Et ce fut à cet instant que je rencontrai pour la toute première fois Bernie.

Côté professionnel, il m’apprit énormément de choses à la fois sur le plan technique (en comptabilité, fiscalité, gestion etc.) que sur le plan relationnel (il m’apprit à toujours être diplomate).

Côté personnel, Bernie m’ouvrit les yeux sur un monde qui m’étais jusqu’alors caché. Il est une véritable encyclopédie vivante de connaissances culturelles. Il fut celui qui me donna goût à des films d’une autre époque, qui me conseilla des auteurs que je ne connaissais guère. Comme s’amusait à l’appeler l’un des fondateurs : BerniePédia. Ce surnom lui va si bien.

C’est grâce à Bernie que je suis aujourd’hui capable de citer plus de cinq auteurs de romans ou encore de lister des films d’avant les années 2000. C’est grâce à Bernie que j’ai découvert pêle-mêle :

  • Quand passent les cigognes, de Mikhail Kalatozov, qui remporta la palme d’or au festival de Cannes en 1958.
  • François Truffaut et sa vaste filmographie.
  • Andrei Tarkovski et son aptitude à mettre dans la poésie dans le cinéma.
  • Akira Kurosawa, le maître du cinéma nippon.
  • Bernard Tavernier, une référence critique sur le cinéma.

… et tellement d’autres.

Aussi, Bernie, mon ami, merci. Merci pour cette soif de découverte et cette passion que tu as su me transmettre.

Je vous souhaite à tous un Bernie dans votre existence.

Il est bien tard pour boycotter

A quelques heures du début de la Coupe du Monde la plus controversée de l’histoire, on nous intime de la boycotter.

Quand on y pense, c’est un peu fort de café. Le Qatar est l’un de ces pays qui représente le mal incarné du point de vue de l’Occident. J’entends par là : droits de l’Homme bafoués, un désastre environnemental et écologique, une culture footbalisitque inexistante.

Mais qu’avons-nous fait ? Nous avons cédé au Dieu argent, nous avons fermé les yeux sur les scandales à venir (qui étaient connus, dès les années 2009-2010, moment où l’attribution de cette Coupe du Monde s’est décidée). Les préoccupations n’étaient pas exactement les mêmes à cette époque (l’urgence climatique était encore un sujet secondaire), mais il est indéniable que le projet soutenu par le Qatar était totalement lunaire. On a consciemment attribué cette compétition à un pays dénué d’infrastructures, où il fait entre 18 et 35 degrés tout au long de l’année et, à quelques semaines du début, on vient faire les moralisateurs et on nous demande de la boycotter.

Alors, je vais vous dire, nous ne sommes responsables en rien de cette décision. En revanche, nous sommes responsables des dirigeants que nous avons, des personnes que nous plaçons à la tête des grandes institutions. Nous sommes responsables de notre cupidité et de ne pas savoir dire non à l’argent. En cela, les Qataris ont bien raison : tout a un prix.

Il n’est pas trop tard pour nous soulever, pour envoyer vaciller les dollars et pour nous réveiller : le soft-power est un moyen de manipulation des masses. Il n’y a rien de mal en cela, il faut simplement en avoir conscience.

PS : La précédente Coupe du Monde de football fut attribuée à la Russie. La Russie avait déjà annexée la Crimée quelques années avant le début de la compétition.

PS 2 : C’est ce genre d’individus qui doit être boycotté !

Les Thanatonautes

Ce roman aborde un sujet qui peut être tabou pour certaines personnes.

Werber réussit néanmoins le tour de force de, justement, rendre le sujet plus accessible.

L’histoire est bien pensée et il y a pas mal de références (à diverses religions, diverses personnalités, divers événements…).

La fin est jouissive…

Mais, je vais tenter d’expliquer ma faible note.

La mort est un vaste sujet, mais au bout de quelques chapitres, on a déjà fait le tour au niveau de l’histoire principale. Cela tourne, en effet, beaucoup en rond et les seuls faits nouveaux au fil des chapitres sont que les Thanatonautes découvrent toujours un autre « Moch »… pour arriver à la fin a quelque chose de connu dans la culture populaire.

Pour résumer, je trouve l’histoire vraiment originale, mais c’est beaucoup trop long, cela en devient même pénible.