Le réveil d’une suicidaire

Rose avait dans les vingt-quatre ans et pour elle, cela signifiait vingt-quatre années de tourments et de souffrances. L’un de ses oncles prenait le soin de tendrement abuser de son innocence de jeune fille, puis d’adolescente (quoiqu’elle ne fut pas aussi innocente à cette période de sa vie). Elle le détestait. Elle s’était promis qu’un jour, elle aurait le courage de lui ôter la vie et ses testicules avec.

Ses parents faisaient mine de ne rien remarquer, ce qui avait d’autant plus le don de l’agacer au plus haut point. Elle détestait ses parents pour cette raison. Car en dehors de cela, ils étaient plutôt gentils avec elle, sans toutefois être les parents de rêve, elle estimait qu’elle n’avait pas à se plaindre.

Côté scolarité, cela tenait davantage du miracle qu’elle ne fut pas déjà renvoyée de ses différents établissements ou qu’elle ne fut pas placée dans un centre de détention juvénile. Elle avait un don particulier pour s’entourer des mauvaises personnes. Aussi, ces dernières avaient une certaine influence nocive sur elle. Rose était devenue une mauvaise personne à partir du collège. Mais elle avait l’impression d’avoir des amis et des copines… Elle ne s’était nullement interrogée sur ces personnes. Elle ne s’est jamais posée la question suivante : « Qui serait prêt ou prête à prendre une balle pour moi ? »
Elle aurait bien vite compris que son amitié n’était qu’illusion et artifice.

En terminale, elle avait appris une bonne nouvelle : son oncle pédophile était décédé dans un accident de voiture. Ce dernier avait pris le volant après une soirée arrosée et avait fauché une femme enceinte avant d’aller s’encastrer dans un mur de banque. Elle ne put cacher sa joie à l’annonce de cette nouvelle, ce qui lui valut un sacré sermon de la part de son père. Cette nouvelle fit l’effet d’une bombe pour elle, elle était décidément libérée d’un poids.
Puis, elle se dit que son oncle avait été une ordure jusqu’au bout, même mourir, il n’avait pas pu le faire seul, il fallait qu’il entraîne la vie d’une innocente avec lui.

Elle avait difficilement obtenu son bac puis, après quatre mois d’études supérieures, elle décida d’abandonner cela et de commencer à travailler. Elle avait décroché un job en tant que femme de chambre dans un hôtel près du domicile de ses parents. Tout commençait à rentrer dans l’ordre.
Elle avait mis un peu d’argent de côté, pour plus tard ou pour les imprévus.

Rose avait commencé à fréquenter l’un de ses collègues, qui était à la réception de l’hôtel. Ils se virent pendant quelque temps avant de se décider à baiser. Leur première fois ne fut pas terrible, mais les fois suivantes étaient de plus en plus proches de l’extase ultime.
Après quelque temps, ils commencèrent à discuter sérieusement de s’installer ensemble, voire de fonder une famille.

Un jour, alors qu’elle était en plein travail, elle entendit son téléphone portable retentir. Mais elle n’y prêta pas attention, car elle avait presque terminé son service. Tout de suite après, son téléphone sonna de nouveau. Avec une ribambelle de jurons, elle le sortit de sa poche et regarda l’écran : « Numéro masqué », elle le remit dans sa poche.
Alors qu’elle mettait les draps sur le lit de sa dernière chambre, sa manager vint en courant la voir, le téléphone à la main.
« Rose, Rose ?!

Oui, madame Rubben ?

Rose, oh, mon Dieu, je suis désolée… mais il faut vraiment que tu prennes cet appel, dit madame Rubben en fondant en larmes.

Mais qui c’est ? »
Madame Rubben sanglotait et ne parvint pas à lui répondre. Rose comprit tout de suite que quelque chose n’allait pas.

Elle prit le combiné, l’approcha de son oreille et se racla la gorge :
« Oui, allô ?

Vous êtes Rose Nastor ?

Oui, oui, c’est bien moi. Qui est à l’appareil ?

Ecoutez madame, je suis navré d’avoir à vous annoncer cela, mais vos parents sont décédés dans un accident d’ascenseur. »
Le sapeur-pompier au bout du fil n’eut même pas le temps d’en dire plus que Rose avait envoyé valdinguer le combiné contre le mur et fondit en larmes. Madame Rubben tenta en vain de la consoler, mais Rose était devenue hystérique. Elle pleurait à chaudes larmes, puis ôta sa tenue de travail et sortit de la chambre en sous-vêtements.
Dans la rue, tous les passants se retournaient et faisaient le signe de croix.

Elle rentra directement chez ses parents, mais elle n’avait pas son sac à main où se trouvaient ses clés. Elle prit une brique pour briser l’une des vitres de la cuisine et entra ainsi. Elle se taillada la cuisse au passage. Elle saignait abondamment. Dans le salon, elle ouvrit l’un des placards et sortit une bouteille de whisky et but une longue rasade au goulot avant de s’en verser sur sa plaie ouverte.
Elle mit un pansement dessus dans la salle de bain. Le sang semblait s’être arrêté de couler. Elle s’habilla en vitesse et appela le 18.

La conversation avec l’opératrice était un peu compliquée, car entre les sanglots de Rose et le flegme de l’opératrice, elle mit bien une demi-heure avant d’obtenir ce dont elle avait besoin.

Elle se rendit aussitôt à la morgue. Elle fut prise en charge et on lui demanda d’identifier les corps. Elle pleurait toutes les larmes de son corps, mais l’un des personnels de la morgue lui tendit la carte d’un psychologue. Elle trouva cela humiliant au plus haut point, mais n’avait pas la force de lui conseiller de se la mettre là où elle pensait.

Elle s’occupa ensuite de toutes les démarches administratives qui suivent un décès. Elle était étonnée par la capacité qu’avait son corps à régénérer ses larmes.
Une fois tout cela fait, elle avait la date de l’enterrement, ç’allait être dans cinq jours.

Elle rentra à l’hôtel où elle travaillait pour récupérer ses affaires et rentra à la maison de ses parents. Au moment où elle inséra la clé dans la serrure, elle fondit en larmes et elle s’écroula au sol. Elle resta ainsi durant près de deux heures à pleurer. Certains voisins et passants restaient plantés devant elle et la regardaient avec un air de pitié, mélangé à du dégoût.

Lorsque le froid lui devint insupportable, elle se releva et rentra dans la maison. Là, de nouveau, elle se mit à pleurer durant de longues minutes. Puis, comme elle avait besoin d’un peu de réconfort, elle appela son copain.
Celui-ci répondit au bout de la première tonalité.

« Rose ? Je suis désolé, vraiment désolé. Je me suis dit que c’était peut-être malvenu de t’appeler aussi rapidement. Rubben m’a annoncé ça tout à l’heure…

J’ai besoin de te voir. Tu peux venir là ? Tout de suite ? dit-elle en sanglotant.

Écoute Rose. Je dois te dire quelque chose. Ce n’est pas le moment, mais je ne peux plus garder cela pour moi.

Viens et tu me le diras en face. J’ai besoin de toi, s’il te plaît, Sacha…

Non, écoute-moi Rose. Je ne vais pas venir.

Mais pourquoi ? cria-t-elle en fondant en larmes.

Rose ? Je suis séropositif. Et comme on ne s’est pas toujours protégé… tu devrais faire des tests. »
Là, il raccrocha. Rose tenta de le rappeler, mais il ne répondit pas. Elle n’était pas sûre d’avoir bien entendu. En réalité, elle avait parfaitement entendu, mais elle pria pour que cela ne soit que le fruit de son imagination.

Au bout d’une dizaine de tentatives, elle abandonna. Le monde semblait se dérober sous ses pieds. Elle s’allongea à même le sol dans le salon et contempla les craquelures du plafond tout en pleurant. Elle finit par s’endormir aux aurores et lorsqu’elle se réveilla, elle appela aussitôt Sacha. Pas de réponse de sa part. Elle appela madame Rubben et lui demanda si ses parents étaient morts. Cette dernière fondit en larmes et lui affirma que oui. Ce n’était donc pas un cauchemar.

Elle avait essayé d’aller voir Sacha, mais celui-ci était parti précipitamment selon sa propriétaire. Elle se mit à le détester à vouloir le tuer. À l’hôtel non plus, il n’avait guère plus donné de signes de vie.
Elle finit par se résoudre à l’idée qu’il valait mieux qu’un tel enfoiré sorte de sa vie.

La veille de l’enterrement, elle reçut une lettre de Sacha remplie d’excuses et de mea culpa. Il lui disait qu’il était désolé de ne pas avoir eu la force de faire face à tout cela. Qu’il l’aimait au plus haut point, mais qu’il ne la méritait pas.
Avant même de terminer de la lire, elle la déchira et la jeta à même le sol.

Le jour de l’enterrement, elle se réveilla aux alentours de 4h du matin. Elle n’avait fermé l’œil que durant quelques minutes. Elle avait l’impression d’être dans une dimension parallèle. Elle n’arrêtait pas de penser que tout cela n’était qu’un terrible cauchemar. Un cauchemar perpétuel duquel elle ne parvenait pas à se réveiller.

Elle resta assise sur son lit durant de longues heures avant de décider d’aller prendre une douche et de s’apprêter. Elle enfila un tailleur noir et un manteau tout aussi noir. Elle se regarda dans le miroir et fondit en larmes. Elle était sur le point d’enterrer ses parents, les fondations de sa vie, ses repères… comment allait-elle pouvoir vivre sans eux ?

Elle se repoudra, car les larmes l’avaient amochée et elle sortit. Elle devait prendre le métro, car le cimetière n’était pas tout près.
Après cinq minutes de marches, une pluie glaciale vint la martyriser. Elle accélérera le pas.

Une fois dans le métro, le tableau d’affichage indiquait que la prochaine rame allait arriver dans sept minutes. Elle regarda autour d’elle et ne vit que de la tristesse sur le visage des gens, du dégoût, un dégoût de cette vie morose et monotone.
Elle se mit à pleurer, car elle se rappela que dans quelques instants, elle allait enterrer ses héros.

Lorsque la rame arriva en station, elle se leva précipitamment et courut vers le bord du quai. Lorsque la rame fut à son niveau, le conducteur pila, mais l’allure du métro était encore trop importante pour s’arrêter à temps. Elle s’élança dans le vide et l’avant de la rame vint lui briser ses cotes et son crâne fut envoyé vers les rails avec une violence inégalée.
Son corps sur les rails, le métro lui passa dessus et déchiqueta sa chair blanche, des lambeaux imbibés de sang voltigeaient dans l’air tels une œuvre d’art abstraite.

Sur le quai, les autres usagers furent abasourdis. Des cris d’effroi et de terreur se firent entendre de-ci, de-là. Certains cachaient leur visage, quand d’autres, plus curieux tentaient d’apercevoir le cadavre de Rose.

Elle était méconnaissable lorsque les pompiers virent ramasser ce qu’il restait de son corps frigide. Ils en avaient vu d’autres, mais l’état dans lequel elle était fit avoir des haut-le-cœur à plus d’un des pompiers.

Ainsi, Rose n’avait pas eu à subir l’enterrement de ses parents. Elle n’avait pas eu à subir le stress inouï quant aux résultats de sa prise de sang relative au VIH.
Elle était en paix désormais. Plus rien n’avait d’importance. Elle allait rejoindre ses deux parents dans ce paisible havre de paix…

Argentine

Carlos était devenu,
très jeune, joueur de football
professionnel.
il jouait au poste de milieu
offensif et portait
le numéro 49 en hommage
à son père qui décéda
à cet âge.

il était argentin et à ses 17 ans,
il fut appelé en équipe nationale d’Argentine.

lors de son premier match, bien
que ce fut un match amical,
il avait délivré une passe
décisive et avait marqué deux
buts, l’un de la tête
et l’autre d’une sublime frappe enroulée
qui a fini sa course
en pleine lucarne.

le public l’avait ovationné
comme il se doit. dans les vestiaires,
ses coéquipiers n’étaient
pas avares en compliments.

après qu’ils eurent fêté leur victoire,
le chauffeur de Carlos le conduisit
chez lui. ce dernier n’avait
pas eu la motivation
pour passer son permis.

au détour d’un
virage qu’il prit un peu
trop rapidement,
la Mercedes blanche
vint s’encastrer dans un arbre.

le chauffeur mourut sur le coup,
Carlos avait de graves séquelles,
sa colonne vertébrale était
touchée…

il ne marcha plus jamais. quel
gâchis.

Le pansement du temps

Le temps panse le moindre de nos maux,
On pense au temps qui passe à chaque instant
En se disant qu’il faut réinventer le présent
Avant que la mort nous guète avec sa faux.

Agissez donc pendant qu’il est encore temps
Car en un clignement d’yeux on devient vieux
Et il sera trop tard pour continuer la quête du mieux.
Marquez la vie, le monde, voyez les choses en grand.

Arbres

mon pote Fabrice
avait amené des champignons hallucinogènes
d’un de ses voyages en Asie.
il tenait à tout prix à
ce que j’essaye cela.
« c’est un putain
de trip, mec », m’avait-il dit
pour me forcer à franchir
le pas.
il ne m’en fallait pas autant.

j’en pris donc en toute petite quantité
car j’avais quelque peu
peur des effets que cela
pourraient
avoir sur moi.

au bout d’une vingtaine de
minutes,
mon chat se mit
à me faire des doigts
d’honneur et
à me demander
« d’aller me faire
mettre ».
je fus assez lucide pour
me rendre compte qu’il devait
s’agir des symptômes de
ces foutus champignons.

je fis part à Fabrice
de mon échange avec mon chat,
il me conseilla d’aller faire
un tour dehors car, prendre
l’air
me ferait du bien.

je me levai péniblement
du canapé et, en sortant, dans la cuisine,
je remarquai que ma gazinière
suçait le manche
d’une des casseroles qui était accrochée
au dessus.
« bon, tout va bien », me persuadai-je.

je continuai mon chemin
et une fois dehors,
je m’assis sur l’herbe
dans le jardin. lorsque
je levai ma tête, la stupeur me gagna :
les quelques
arbres qui jonchaient
mon jardin
étaient en train
de faire une partie de basket.
je me mis debout
et ordonna au cerisier de me faire
une passe « et fissa, pour l’amour
du Christ »…

la suite ? je n’en ai pas la
moindre idée. mais
ma poignée de porte
m’a envoyé un sms
pour me dire
de ne pas oublier d’acheter
du terreau
pour le cocktail à
la vodka.
je vous laisse.

Animal

avec Hélène, même si
cela ne faisait que
quelques mois que
nous étions ensemble,
c’était
vraiment l’amour
fou entre nous.
d’autant plus que
nous partagions un
amour incommensurable
pour les animaux.

nous ne voulions
pas perdre de temps,
aussi décidâmes-nous d’emménager
ensemble très rapidement.

Hélène faisait
ce que font toutes les
femmes lorsqu’elles
veulent quelque chose :
elle ne cessait de
me rabâcher tout le temps
le même discours.
n’étant pas plus con
que la moyenne,
je compris bien assez vite
qu’elle voulait qu’on se prenne un animal.

ayant mené ma petite enquête,
je compris qu’elle avait
un certain penchant pour les chevaux.

mon pote Louis
connaissait quelqu’un
qui pouvait me dégoter ce que
je cherchais.

ainsi, deux semaines plus tard,
je fis la surprise à Hélène…
mais sa réaction n’était pas celle
escomptée.

« mais t’es complètement
abruti ou quoi ? on vit dans un appart’,
quand je parlais d’animal
de compagnie, je pensais
à un chien ou un chat, nom de Dieu ! »
elle avait visiblement marqué un point…
c’est dur de cerner
les désirs des femmes, n’est-ce pas ?

Fifa

Ceci n’est pas une bite

Chaque année, c’est la même chose, l’histoire se répète,
On craque nos doigts on et on sort les manettes.
Pourquoi ? Parce qu’il y a la sortie du tout nouveau Fifa,
On prépare cinquante euros et on file au magasin fissa.

C’est toujours la même chose : aucune nouveauté, rien de tout ça,
Et comme toujours, on se fait la promesse qu’on ne l’achètera pas,
Mais avec le froid et les week-ends pleins de pluie,
Il est le remède salvateur pour vos soirées entre amis.

On allume la console et on insère délicatement le disque dans la fente,
Lorsque retentit « EA Sport, It’s in the Game », l’excitation augmente.
Le moment est venu de choisir son équipe favorite, celle qui nous a plu,
L’adversaire fait son choix et à compter de là, l’amitié n’existe plus.

Faire sa compo est hautement stratégique, c’est un instant crucial,
Choisir le bon attaquant, le bon milieu et le bon défenseur central
Aura une importance jusqu’à l’ultime minute du temps réglementaire,
Sur console, ce sont les joueurs qui donnent la victoire et non Sepp Blatter.

Lorsque les filets tremblent, la joie est pure, elle est immense,
Alors que l’adversaire est envahi d’une tristesse que rien ne panse.
Il lui faut impérativement revenir au score le plus vite possible,
Sinon il sera la risée et des moqueries de ses potes, il sera la cible.

Un but, deux buts, trois buts à zéro et c’est le PLM,
C’est le fiasco pour l’adversaire mais c’est ce qu’on aime.
La victoire compte, mais plus importante est la distraction,
Alors ramenez-moi Soares pour que je lui détruise le fion.

anglais

Ce n’est que de la pure provocation.

il se faisait appeler
Wilson. il
détenait une concession de véhicules
aux abords de Londres.
il gagnait plutôt bien sa vie.
il n’était pas à plaindre,
mais il
lui manquait une chose essentielle
que tout homme
veut avoir : une femme.

un jour, alors qu’il
était convié à un repas
chez des amis, l’un d’eux,
John, lui promit : « Wilson,
mon pote, j’ai peut-être quelque
chose pour toi. »
il parlait de Chelsea, une veuve,
la bonne trentaine, qui s’entretenait
plutôt pas mal. c’était
une femme dotée
d’une grande classe et aux
bonnes manières.
une allure de diva
faisait qu’on
la remarquait partout
où elle passait.

le repas se passa
à merveille, les
blagues
fusaient et les échanges de regards
entre Wilson et Chelsea se
firent de plus en plus
fréquents au cours de la soirée.
ils firent ample
connaissance
au détour d’une cigarette et échangèrent
leurs numéros respectifs.

ils se revirent pendant
de longs mois et l’amour
fou commençait
à être partie
prenante de leur vie.
ils voyagèrent pas mal
et décidèrent même
de partager leur quotidien.

un soir, sur un coup de tête,
ils décidèrent de se fiancer.

les préparatifs furent
tout aussi brefs que leur
décision.

le jour de la cérémonie,
les quelques convives
furent plus qu’heureux
que Wilson se maria.

ils décidèrent d’aller dîner
dans un chic restaurant
en ville. chic, à ceci
près que les toilettes
étaient mixtes.

lorsque Wilson se
rendit aux toilettes,
suivi de Chelsea peu de temps
après,
les invités redoublèrent
d’ingéniosité pour faire
des blagues graveleuses.

lorsque celle-ci ouvrit
la porte
des toilettes, elle poussa un cri d’effroi :
Wilson était
en train de tailler une pipe
à l’un des serveurs du
restaurant.
elle commença à sangloter
et partit en courant
dehors…

le mariage était, naturellement,
annulé par la suite.
décidément, ces anglais
font tout de travers…

Eclat d’étoile

Selfist.

À des années-lumière, une étoile à neutron
s’est fissurée et à dispersée des morceaux
dans tous les sens, dans toutes les directions,
mais c’est sur Terre qu’a atterri le plus beau.

De la poussière d’étoile du firmament
m’enlace le cœur et l’embrasse tendrement
Afin de me faire oublier à moi, Didi
la tristesse et fadeur de ce monde maudit.

On se tourne autour, on se jauge, on se défit
pour apprendre à se connaître et mettre à profit
le temps qu’il nous reste avant le boulevard
de la fin, avant de plonger dans le trou noir.

Vraiment proches, le cataclysme interstellaire
semble inévitable, mais commence à me plaire,
Une fois unis, prendra place un grand roi,
Il faut toujours être deux pour faire trois.

L’horizon des événements me préoccupe,
une fois franchi, aucun retour en arrière
n’est possible, c’est simplement un préambule,
une éternité à nous, voilà ma prière.

ameublement, clés & cadran

Château de Bran – Une autre époque…

Luis ouvrit ses
yeux et regarda le cadran de
son horloge murale. elle
affichait 3h27 du matin.

comme d’habitude, il
ne parviendrait sûrement pas à retrouver le sommeil.
des nuits perdues,
il en avait connu, des centaines
et des centaines.

mais il décida que celle-ci
n’allait pas en être une.
il appuya sur le petit bouton
de sa lampe
de chevet
et l’ampoule dégueula
sa lumière qui vint
illuminer sa chambre.

il contempla ce qui
l’entourait et arriva
à la conclusion que son ameublement
était d’une autre époque.

il se leva et enfila un pantalon
et un pull
assez épais.
il s’alluma une cigarette.

lorsqu’il l’eut
terminée, il prit ses clés
et sortit.

une douce fraîcheur
le réveilla davantage. il
regarda le ciel et vit
de somptueuses étoiles, bien étincelantes.
il
se dit qu’il devait
bien y avoir une vie là-haut,
quelque part.

puis, il se dirigea vers le parc
qui était à deux pâtés de
maisons de son domicile.
il voulait se balader.

la marche, cette envoûtante
berceuse pour les insomniaques…

demain serait une autre nuit.
un jour, il parviendra à trouver
le sommeil du juste… un jour, peut-être.